Reportage

Enter Shikari à l'AB : une affiche 100% risquée, 200% efficace.

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 28-03-2016

Vendredi 1 avril 2016

“Et c’est quel genre le concert que tu vas voir ce soir ?” “Oh bah d’abord c’est du djent, genre du metal technique mais le chant c’est plutôt rap. Ensuite c’est electro-dubstep mais ça tire aussi vers le rock d’ailleurs il y a des guitares et une batterie et le chanteur est tatoué dans le cou déjà. Puis pour terminer à la base c’est post-hardcore mais y a des éléments electro aussi et le chanteur il peut alterner aussi bien des grunts style death-metal que du flow rap”.

Ouais, voilà. Cette tête que vous faites là je l’ai eue en face de moi plusieurs fois en expliquant l’affiche 100% british Enter Shikari
Enter Shikari


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+ Modestep + Hacktivist
Hacktivist


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. Les premiers n’ont jamais eu peur de prendre des risques donc autant appliquer leur maladif mélange de style à tout un line-up non ? Bah de toute façon ça passe ou ça casse.

Après avoir passé des années à diffuser des morceaux au compte-gouttes sur Youtube, Hacktivist
Hacktivist


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venait enfin présenter son premier véritable album sorti plus tôt dans le mois, Outside The Box. L’excellent son de l’AB rend évidemment bien justice aux nouveaux morceaux de groupe, devenu le meilleur représentant de cette fusion improbable entre djent et chant hip-hop. Si J Hurley se focalise sur le chant rap, l’autre vocaliste Ben Marvin décore son chant de quelques cris bien sentis. Bien que trop rares, ils ajoutent clairement de la pêche à la musique du groupe – le featuring de Rou Reynolds sur Taken, dernier single du groupe, passe évidemment comme du petit lait dans une soirée comme celle qu’on est en train de vivre à l’Ancienne Belgique.



London Road, le dernier album en date de Modestep, est lui sorti il y a près d’un an et c’est donc déjà tout chaud que le public attend les premiers notes de Damien, morceau qui ouvre également ce London Road. Sur un son rock mais une base electro, le dubstep de Modestep. Ah oui. Pour ceux qui ne voient pas ce qu’est le dubstep, on va la faire en deux phrases. Tu prends du post-rock, celui à la Godspeed You Black Emperor
Godspeed You Black Emperor


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, avec les montées d’intensité de plusieurs minutes puis l’explosion qui fait du bien, et tu le mets à la sauce electro. Sauf que les montées durent moins longtemps et que l’explosion, tu l’appelles le drop. Voilà. Les drops fonctionnent bien et donnent en général droit à des Wall of Deaths (ou des Braveheart pour ceux qui sont nés après 1999) improvisés et, d’ordre général, des mouvements de public qui nous rappellent que même lors des passages les plus electro, on est bien à un concert de rock.



On est évidemment en plein dans le sujet dès les premières notes du morceau Enter Shikari, sur lequel le groupe ouvre le concert par des coups de batteries assénés par le batteur et le chanteur, entrés discrètement sur scène alors que la salle était plongée dans le noir puis balayée par un faisceau de lumière. La moitié de la salle, pressée à l’avant de la scène comme pour se rapprocher le plus possible du groupe, scande alors les paroles : “And Still We Will Be Here – Standing Like Statues”. Coups de pied dans le pied de micro, course d’un côté à l’autre de la scène, Rou Reynolds a gardé la pêche même si cette date bruxelloise est la dernière de leur tournée.

Après quelques morceaux, dès le début de The One True Colour l’écran géant installé au fond de la scène est utilisé pour des projections tantôt cosmiques et futuristes, tantôt comiques et caustiques sur des morceaux plus légers. Suivant l’évolution des ambiances du concert, les images font partie intégrante du spectacle… mais ne parviendront pas à détourner l’attention du public du spectacle donné par Enter Shikari
Enter Shikari


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. Car c’est vraiment le grand jeu que le groupe nous sort ce soir, ne galvaudant pas les titres de “meilleur groupe live” qu’ils ont remporté à plusieurs reprises. Des morceaux que j’avais au mieux apprécié sur album, comme The One True Colour cité plus tôt, se sont révélés splendides sur scène. Réinventant ses morceaux, les mélangeant les uns aux autres et y intégrant quelques secondes d’un tube de Robbie Williams (!), Enter Shikari
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a compris comment faire un bon concert, là où certains groupes se contentent de reproduire le contenu de leurs albums. Le set est évidemment axé sur leur dernier opus The Mindsweep mais gâte également les fans de la première heure avec des morceaux tirés des deux premiers albums. Seuls les fans de l'album précédent, A Flash Flood Of Colour, regretteront l'absence de morceaux phares comme Sssnakepit ou le binôme System - Meltdown



Et à coups de box guitare dans le public, d’accueil bienveillant des fans venant leur faire un calin en plein set et de jets d’extincteur sur scène en fin de concert, le groupe garde son côté rock’n’roll mais en version “On sait ce qu’on fait”.

Au final, en trois groupes nous avons eu droit à une pléiade de styles différents, sans jamais tomber dans la répétition ou la lassitude. Un pari ambitieux pour une affiche risquée, mais les risques se sont clairement avérés payants.

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AUTEUR : Erik
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentr...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
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Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...

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