Reportage

Death Shall Rise II : la revanche du Death old school

Trèves (Exhaus), le 02-07-2016

Vendredi 8 juillet 2016



La première édition réussie à tout point de vue du premier Death Shall Rise festival appelait clairement une nouvelle édition cette année. L’organisation avait d’ailleurs peu tardé à communiquer sur le sujet, annonçant rapidement le retour du fest, toujours dans ce mythique lieu de l’Exhaus de Trèves. En misant assez gros sur un nouveau succès façon Death / Grind ? Difficile à dire étant donné la difficile conquête d’une tête d’affiche (Asphyx
Asphyx


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, finalement), mais il n’en reste pas moins que les événements semblent s’être avérés plus ardus qu’escomptés, comme ce fut d’ailleurs le cas pour de nombreux festivals cette année : entre les annulations de tournées (Twitching Tongues
Twitching Tongues


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notamment), la météo scandaleuse des dernières semaines et la concurrence de l’Euro (l’Allemagne jouant son 1/4 de finale le même jour), les excuses étaient manifestement trop nombreuses et le manque de motivation trop grand pour les fans, venus moins nombreux cette fois.



Ainsi, en dépit d’une affiche finale unique en son genre, mais peut-être trop pointue comparativement à celle de l’année dernière, le niveau de préventes n’a pas permis au festival de se maintenir en open air et s’est donc retranché dans les deux salles indoor du complexe. Est-ce à dire que le ressenti de cette journée de festival allait forcément en pâtir ? Curieusement ou pas, cette décision s’est peut-être avérée au contraire comme la meilleure pouvant être prise, tant l’ambiance et le rendu des concerts vont s’en trouver transcendés, mais j’y viens.



N’ayant pas pu participer à la soirée d’ouverture de la veille (et c’est bien dommage étant le line up proposé avec entre autres Revel in Flesh
Revel in Flesh


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ou Wiegedood
Wiegedood


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) j’arrive donc en ce début d’après-midi à l’Exhaus, un endroit toujours aussi agréable à retrouver malgré la relative rareté des concerts s’y déroulant maintenant. Comme annoncé, ce n’est donc pas la franche bousculade à l’entrée, mais l’endroit est déjà relativement animé. Et comme la scène open air n’est pas utilisée, un espace non négligeable a été dégagé dans la cour permettant ainsi la disposition de nombreux stands de merch plutôt bien achalandés (le portefeuille de certains doit s’en souvenir !), et bien sonorisés (une sono installée en hauteur diffuse de nombreux airs primesautiers, tels que le dernier At The Gates). Grillades et boissons sont également bien entendu au rendez-vous. En résumé, quel plaisir de retrouver l’ambiance intimiste d’un petit festival après un Graspop ou un Hellfest, beaucoup plus épuisants à ce niveau.





Ayant raté Katatonie en raison de notre arrivée un chouia tardive (et, tout le monde le sait, un chouia en Grind signifie directement la majeure partie du set), notre premier concert de la journée se déroule donc dans la Balkensaal (la salle à l’étage) avec Mindflair
Mindflair


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. Voilà une bonne occasion de retrouver les Allemands ici à l’Exhaus, quasiment deux années après leur concert lors du Grind Here Right Now 2014 . Bonne surprise, le son s’avère plutôt d’attaque : riffs plombés et basse avantageuse tapent là où ça fait du bien, et Moshfred (aussi guitariste de Bitterness Exhumed
Bitterness Exhumed


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) démontre durant tout le set un certain talent vocal, alternant dans tout ce qui constitue, ou presque, le répertoire d’un chanteur de Grind. Pour faire bonne mesure, il se jette même au sol plusieurs fois durant ce set intense, violemment asséné à un public compact et attentif mais encore assez sage. Une bonne entrée en matière !



On continue dans le grindo-bourrin, cette fois dans l’Exil (la grande salle, au sous-sol) investi par Optimist
Optimist


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, qui remplace Negativ Null, un temps annoncé et d’ailleurs encore présent sur le design des t-shirts officiels du fest vendus pour la modique somme de 10EUR . A ce moment de la journée, le son tâche juste ce qu’il faut pour bien coller au rendu live du groupe, et s’avère paradoxalement presque bon. Doté d’un chant bien evil mais dévoilant un feeling quasi Hardcore vis-à-vis des autres groupes présents à l’affiche aujourd’hui, Optimist
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parvient à remplir à attirer pas mal de curieux et en profite d’ailleurs pour demander au public de se rapprocher. Peine perdue pour ma part, car, à la longue, et sans bien connaître le répertoire du groupe, ce set finit par devenir un peu trop compact, et je préfère aller faire une première pause avant la première mandale de la journée.



Cette mandale sera assenée par Deathrite
Deathrite


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, dont j’attendais le set de pied ferme après les avoir manqué plusieurs fois malgré quelques sorties studio des plus intéressantes. De retour dans la Balkensaal, je note d’entrée de jeu que le son écrase tout, et ce sentiment ne me lâchera pas du set. Je me mets même d’ailleurs à penser à Obituary
Obituary


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durant ce concert (et quiconque connait ma vénération pour les Floridiens reconnaîtra donc ici un gros compliment de ma part), pas tant vis-à-vis du style pratiqué par Deathrite
Deathrite


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que par le côté prenant et enveloppant de leur musique, sans parler de la prestance de Tony au chant, accroché à son pied de micro, et pas le dernier pour motiver les troupes. Un super concert qui appelle clairement un match retour bientôt !



J’enchaîne directement avec Chapel of Disease
Chapel of Disease


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dans l’Exil, et opère par là-même un certain changement stylistique. Chapel of Disease
Chapel of Disease


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pratique en effet un Death plus mid tempo, posant également davantage d’ambiances dans ses chansons. Quelques riffs sortent clairement du lot, et si cet intermède permet de s’oxygéner un peu (façon de parler !) je me rends compte après coup que je n’ai pas retenu grand-chose de cet set finalement assez classique. Il faut dire que, juste après, le monstre Conan
Conan


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va se charger de tout nous faire oublier, jusqu’à notre bière en main



Si voir le nom de Conan
Conan


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dans ce type d’affiche peut surprendre, il faut quand-même reconnaitre à ce groupe atypique cette faculté de pouvoir s’insérer facilement dans des line up variés. Ma dernière expérience avec le groupe remonte effectivement au Ieperfest 2014 , et ce n’est pas rien de dire que j’étais plutôt pressé de m’en reprendre plein la gueule comme à l’époque. C’est bien simple, dès l’entame sur le rapide Throne of Fire, quiconque n’a jamais approché Conan
Conan


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comprend que voir le groupe live revient avant tout à vivre une expérience. Ce son si spécial (j’en vibre encore) allié à ce double chant halluciné permet au groupe de se doter d’une aura assez incroyable et d’exercer une fascination particulière sur un public complètement hypnotisé par Jon Davis (et son pedalier maousse), Rich Lewis et Chris Fielding . Un concert énorme, dans tous les sens du terme, asséné par un groupe à voir, et pas qu’une fois !



On opère un nouveau virage en retrouvant Fleshcrawl
Fleshcrawl


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. Les Allemands recueillent un succès certain, une belle ambiance se dégageant de leur set malgré un Exil remplit à peine à sa moitié (à ce moment-là de la soirée s’entend). Les premiers « vrais » solo typés Death de la journée se font enfin entendre, les leads mélodiques font leur arrivée; voilà pour planter le décor de ce qui va ensuite suivre pour le reste de la soirée en matière de Death old school bien exécuté. Reste que, pas encore tout à fait remis de Conan
Conan


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, je ne parviens pas à apprécier tout le set à sa juste valeur, même si je reconnais bien mieux apprécier retrouver un tel groupe à cette place que les Twitching Tongues
Twitching Tongues


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un temps annoncés.



Grave
Grave


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devait une revanche au public de Trèves. On se souvient en effet de cette tournée d’octobre 2014 malheureusement entachée d’un décès dans la famille de Ola Lindgren, qui avait contraint le groupe à annuler quelques dates en compagnie de Entombed A.D.
Entombed A.D.


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(tiens tiens !), dont une ici même à l’Exhaus. Pour se faire pardonner, Grave
Grave


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nous inflige donc une belle volée, façon swedish death ! Alternant les morceaux récents et les vieux hits qui ont fait tout le sel du groupe et d’une scène à laquelle on oublie un peu trop souvent de les associer au rang qu’ils méritent (le premier !), Grave
Grave


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s’en donne à cœur joie et semble même prendre du plaisir. Voilà qui s’envole donc une des craintes que l’on pouvait avoir suite au passage de ce festival en mode indoor : non, l’enthousiasme des groupes ne s’est pas envolé. De quoi attiser des premiers rangs, déjà bien déchaînés, encore plus lorsque retentissent les hits tels que You’ll Never See ou Into the Grave. Et merci à Tobias Cristiansson (qui joue toujours sur 3 cordes) pour la bière en fin de concert !



Pour la suite on prend les mêmes ingrédients, ou presque : du Death old school suédois, un bassiste sur 3 cordes et surtout de vieux briscards éméchés et manifestement amusés de se produire dans cette configuration. Entombed A.D.
Entombed A.D.


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n’en finit plus de tourner, notamment depuis la sortie de Dead Dawn, son deuxième album sous cette nouvelle incarnation de Entombed
Entombed


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. Personnellement, je me fiche un peu des critiques qui entourent la saga/dispute Entombed
Entombed


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. L’objectif c’est clairement de profiter de ce troisième concert en un peu plus d’un an (et encore, j’ai raté la tournée Behemoth
Behemoth


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), à chaque fois dans des configurations assez variées. Et sans conteste, les voir ainsi depuis les premiers rangs de l’Exil se produire en sous TA de Asphyx
Asphyx


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restera une des meilleures ! Petrov cabotine mais assure au chant, les riffs typiques de Nico Elgstrand (qui vient quelque fois au contact de la foule) pleuvent autant que les vieux hits, notamment en fin de set : Revel in Flesh, Wolverine Blues, Left Hand Path et Supposed to Rot pour clore un set ça se respecte ! Avant ce déferlement, on profite aussi des quelques « nouveautés » que sont Midas in Reverse (en intro), Second to None (devenu apparemment un incontournable de leur set), Dead Dawn et The Winner Has Lost, finalement assez nombreuses pour marquer un peu plus l’identité AD au sein de ce Entombed 2016 très à l’aise.



On les apercevait déjà plutôt rigolards backstage durant le set de Entombed A.D.
Entombed A.D.


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, et c’est tout aussi décontractés (Martin gardera le sourire durant tout le set) que les Asphyx
Asphyx


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investissent la scène de l’Exil pour clôturer ce deuxième Death Shall Rise. En beauté s’il vous plait ! Impossible de ressortir déçu d’un concert de Asphyx , et encore moins dans de telles conditions : mise en place sonore percutante, setlist aux petits oignons et ambiance brûlante assurent un grand moment de Death old school comme on en fait plus assez. Quelques slams fusent (les miens en tout cas) et on se délecte de l’alternance entre bourrinages typiques et passages limites Doom du plus bel effet. Ainsi, le triptyque Vermin (joué d’entrée de jeu, ou comment poser directement un break ravageur) / Food for the Ignorant / Death the Brutal Way se charge d’attiser l’ambiance et de déclencher un joli bordel devant, que vient conforter l’enchainement épuisant MS Bismarck / Deathhammer.



Les Eisenbahnmörser, Wasteland of Terror et surtout le magistral We Doom You to Death permettent ensuite de poser un milieu de set intense, vite relancé par Asphyx et Into the Timewastes. C’est un fait, le Asphyx
Asphyx


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des années 2000 et celui des 90’s savent fort bien cohabiter ensemble et ont complètement relancé l’intérêt autour du groupe, s’il en avait encore besoin. Evidemment, le trio final, attendu, achève les quelques survivants restant : The Rack (mythique), Scorbutics (définitif) et l’inévitable Last One on Earth (quel riff !) concluent un set magistral auquel il est difficile de reprocher la moindre chose si ce n’est la communication exclusivement assurée en allemand par Martin (ce qui se comprend néanmoins).



D’ailleurs, devant tant de ferveur, et afin d’assurer un ultime hommage au public de Goethe, Asphyx
Asphyx


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interprète sa version allemande de Der Landser pour mettre un point final à ce concert monumental.



Si ce deuxième Death Shall Rise n’a donc pas attiré autant de public que l’année dernière, il n’en reste pas moins une belle réussite. Profitant toujours de ce cadre unique de l’Exhaus, bien mis en place (les nombreux stands, l’absence d’attente aux bars,...), il s’est mué en hommage à la scène Death old school des années 90 (Grave
Grave


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, Entombed A.D.
Entombed A.D.


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, Asphyx
Asphyx


Clique pour voir la fiche du groupe
), non sans réaliser un démarrage pétaradant en début de journée à l’aide de groupes de Grind ravageurs (Mindflair
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, Deathrite
Deathrite


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). A noter également, l’expérience hallucinatoire et hallucinante proposée par Conan
Conan


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en milieu de journée, qui pourrait donner quelques idées pour un mélange des genres à l’occasion d’une prochaine édition – bien espérée de notre côté en tout cas.





Danke Eric !!
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