Reportage

Oathbreaker ou le miracle de la plénitude...

Gand (Vooruit), le 06-11-2016

Mardi 8 novembre 2016

Comment pouvait-on imaginer mieux, en guise de release party pour Rheia, le dernier né des gantois de Oathbreaker
Oathbreaker


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, qu'un concert avec des groupes amis, face à un public de fidèles, dans la superbe Balzaal du Vooruit, à Gand ?
La fête eut donc lieu ce dimanche 6 novembre devant quelques centaines de privilégiés qui, plus prévoyants que les autres, avaient eu le bon goût d'acheter leurs tickets rapidement... soldout rapide oblige !

E : Lieu incontournable dans le monde des salles de concert belges, le Vooruit s’impose par un style ancien (terme vague volontairement choisi) qui donne un réel cachet au bâtiment. C’est donc les yeux rivés vers les plafonds que l’on grimpe les marches d’escalier qui nous mènent vers le deuxième étage qui abrite la salle dans laquelle nous passerons la soirée. Le but, c’est d’arriver à temps pour assister à la projection du Making Of Rheia, documentaire diffusé pour la première fois ce soir, entre chaque concert. La projection a lieu dans une plus petite salle quelques mètres plus loin que la salle de concert et lorsque nous voulons y entrer, on nous signale que la salle est pleine. Il nous faudra donc revenir plus tard, ce que nous ferons à plusieurs reprises au fil de la soirée, avec à chaque fois la même réponse. Nous n’insisterons pas, car le reportage sera diffusé en streaming dès le lendemain du concert.

Cela commence pourtant plutôt mal pour moi puisque j'arrive trop tard pour le set de Orphan Swords
Orphan Swords


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qui ouvrait le bal. Je leur présente mes excuses et « toutes mes confuses ». « Vos confuses, vos confuses, mais vous n'imaginez pas que je vais réveillonner chez Castel avec ça ! » Ouh là ! Je m'égare...



E : Alors que le duo bruxellois Orphan Swords
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prépare sa montée sur scène, la salle est encore bien vide. Pourtant, il suffira de quelques notes pour que le public, débarquant d’on ne sait où, se presse devant la scène, en laissant comme d’habitude une barrière psychologique d’au moins 3 mètres. Ils sont rapidement rejoints sur scène par une troisième silhouette dont la tête est ornée d’une espèce de casque arborant des cornes de bouc. Après quelques minutes instrumentales la silhouette, qui s’était jusqu’à ce moment étendue à l’avant de la scène, lance ses premières éructations. Le tout est pour le moins conceptuel, surtout lorsque la silhouette, devenue femme dès le moment où elle s’est séparée de son encombrant casque, se met à hurler sur fonds de loops et de larsens, avec une attitude qui lui conférait l’impression de s’acharner avec rage sur le public. Le nombre d’effets sur la voix nous empêche de réellement comprendre ce qui nous est reproché exactement, mais nous sommes rassurés quand la musique reprend et que son chant s’y cale de nouveau. Entre post-punk, drone, dark-wave et expérimental, Orphan Swords
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a intrigué certains, séduit d’autres. Dans tous les cas, la prestation atypique du groupe a alimenté les discussions d'après concert.


C'est au tour de CHVE
CHVE


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, le projet de Colin H. Van Eeckhout, chanteur d'Amenra
Amenra


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et de tant d'autres groupes, de mettre la salle en condition. Vielle à roue programmée sur les genoux, Colin nous propose un brillant « extended » Rasa qui, tout en restant fidèle à l'ambiance dark mélancolique du titre, réussit à captiver un public arrivé aux confins de la transfiguration. Superbe !



E : Ceux qui sont familiers avec l'univers de la Church Of Ra le connaissent, les autres étaient curieux de le découvrir en solo : CHVE
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, pour Colin H Van Eeckhout, est mieux connu en tant que chanteur de Amenra
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et Kingdom
Kingdom


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(ceux qui ont passé les 17 dernières années dans le coma s'en souviennent comme le chanteur de Spineless
Spineless
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) et ce qu'il propose ici va beaucoup plus loin dans le registre introspectif voire spirituel. Un projet tellement personnel et audacieux qu'il n'aurait pu exister sous cette forme qu'en tant qu'aventure en solo, car les idées (délires) de CHVE
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n'auraient jamais survécu aux inévitables compromis qui parsèment et parfois parasitent le processus créatif d'un groupe. Débarrassé de toute contrainte, CHVE
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se présente donc accompagné de sa vielle à roue (Google it) au son à la fois grinçant et hypnotique. En y posant sa voix sous la forme de ce qu'on pourrait apparenter à des chants grégoriens du Mordor (ou du Néant, ça dépend de tes références), CHVE
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nous plonge dans cet univers où nous ne pouvons que nous confronter à nos peurs et nos demons intérieurs. Pourtant hermétique au début de la prestation unique de ce personnage, je me suis retrouvé, vers la fin du set, dans le même état que la plupart des personnes composant les premiers rangs du public : yeux mi-clos, balançant la tête d'avant en arrière sur le lent rythme de la musique de CHVE
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. Il m'aura quand même fallu la quasi totalité du set pour entrer dans cet état mais je suis convaincu qu’avec un morceau de plus (à 13 minutes le morceau, cela aurait forcément chamboulé le planning de la soirée), j’aurais sans doute terminé en convulsions ou la bave aux lèvres.


Mais déjà la plat de résistance ! Oathbreaker
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s'apprête à « présenter » officiellement les titres de son dernier album, Rheia, qui, faut-il encore le préciser, a été unanimement congratulé et apprécié de la critique rock et métal, et ce, à travers le monde.
Public conquis d'avance, certes, mais inextricable gageure néanmoins pour Oathbreaker
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 : comment faire mieux en live ? Très joli fond de scène présentant le superbe artwork de Rheia, entrée discrète des musiciens...
Et là, le choc ! Depuis Liège (La Zone), en 2011, pour ceux qui s'en souviennent, quel chemin parcouru ! Et quel son, mesdames et messieurs !



Dès l'intro, 10:56 et son enchaînement (Second Son Of R.), l'on comprend que le groupe possède et donne un petit quelque chose en plus.
C'est Being Able To Feel Nothing qui m'éclaire. Une révélation ! Comme une impression de découvrir le titre pour la première fois. Le son bien sûr ! Non pas de ces sons spongieux qui digèrent tout en un inaudible vortex, mais, au contraire, un son ciselé, précis, presque métaphysique, qui donne au spectateur l'impression d'avoir non pas deux, ni trois mais quatre ou cinq oreilles ! Tous semble évident. Caro Tanghe, bien entendu, telle une Pythie impie, lovée sous ses longs cheveux, dirige la cérémonie. Touchante de timidité lorsqu'elle remercie le public à la fin de Being Able To Feel Nothing, elle déroule ensuite les nuances les plus extrêmes jusque sur Needles In Your Skin et l'extraordinaire Immortals.



Lennart Bossu donne l'impression de donner une nouvelle résonance à chacune de ses notes (Second Son Of R.) et Wim Coppers, le nouveau batteur (qui a tout de même enregistré les principales parties de batterie de Rheia en studio), est tout simplement impeccable. Pas une à côté !
Oathbreaker
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est un projet en pleine maturité. Tout simplement...

Restait une interrogation en suspend : le groupe allait-il jouer sur scène les titres plus atmosphériques de l'album ? Et comment ! Arrive le dyptique Where I LiveWhere I Leave. Sublime de nuances et de timbres paradoxaux. Le public est en quasi transe et en redemande. C'est certain maintenant, Rheia est un album qui prend, encore, une autre dimension en live.

Needles In Your Skin, Immortals et c'est déjà le moment du rappel, seule incursion dans le répertoire ancien. Ce sera l'incontournable Glimpse Of The Unseen de l'album Maelstrom. Parfait, évidemment, mais je ressens comme un léger malaise, comme ces païens brûlant leurs anciennes idoles pour étreindre plus complètement leurs nouvelles amours ; Rheia sur scène a quasi éteint la flamme que j'entretenais encore pour les albums précédents...

Un concert parfait, à la mesure d'un groupe qui tutoie désormais la plénitude. Magique.

PS : Pour ceux n'ayant pas eu la chance de participer à la fête, Oathbreaker
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a ajouté une date à l'AB le 2 février 2017. Ne traînez pas...

Live report par Pascal Culot et Erik Collard (pour les parties en italique).
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