Reportage

Inquisition et Rotting Christ en plein rituel

Esch-sur-Alzette (Kulturfabrik), le 10-11-2016

Samedi 12 novembre 2016



En janvier 2015, Inquisition
Inquisition


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menait une affiche Black très pointue en parcourant l’Europe accompagné d'Archgoat
Archgoat


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(entre autres) durant quelques semaines et faisant étape (déjà) à la Kulturfabrik de Esch-sur-Alzette. On prend les mêmes et on recommence ? Presque. Cette fois, Inquisition
Inquisition


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, qui a sorti cet été l’excellent Bloodshed Across The Empyrean Altar Beyond The Celestial Zenith, s’est acoquiné avec ses collègues de label de Rotting Christ
Rotting Christ


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tout en embarquant des groupes d’ouverture de premier choix (pour des raisons différentes, on le verra). Je me retrouve donc à nouveau à la Kufa, toujours en petite configuration, pour cette soirée Black Metal de premier ordre.



A peine le temps de prendre mes marques que Schammasch
Schammasch


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fait déjà son apparition sur scène, dans un silence de mort. Curieux de découvrir le rendu live de ce groupe dont j’ai entendu le plus grand bien, et qui propose avec Triangle un album (trop) ambitieux qui peut rappeler le Behemoth
Behemoth


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dernière mouture mais en bien plus complexe. Malheureusement, les Suisses sont victimes d’un faux départ, le silence gênant accompagnant leur entrée sur scène se prolongeant d’une manière assez peu engageante pendant que C.S.R. semble se débattre avec son ordinateur. Enfin, le sample récalcitrant résonne dans les travées encore relativement désertes de la Kufa et le groupe peut lancer son set, dans un premier temps très marquant visuellement : costumes, bougies, encens (ok ce n’est pas visuel mais olfactif pour le coup), Schammasch
Schammasch


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semble avoir à cœur d’imposer un univers, qui sied d’ailleurs plutôt bien avec la sinistre musique proposée. Black, Death, les influences se mélangent pour former un contenu varié, tantôt lent, tantôt plus lumineux, et surtout bien appuyé sur le niveau de batterie plutôt élevé de B.A.W. Voilà un groupe qui pourrait connaître une belle ascension dans les mois à venir, et ce ne sont pas les ruptures de stock au merch’ qui infirmeront ce propos !



Alors que le changement de plateau a été effectué en un temps record (10 minutes montre en main), Mystifier
Mystifier


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prend le relais pour un changement de style assez radical. Rare et underground, le groupe brésilien possède quelques fans qui donneront de la voix et du headbang dans les premiers rangs, au rythme de leur Black Thrash rapide et rentre dedans. Aussi evil que kitsch (lunettes noires et cartouchière à la Blasphemy pour Beelzeebubth, corpsepaint et clavier cheapos pour Sorcerer Do'Urden), Mystifier
Mystifier


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me convainc sans trop de peine tant les compos découvertes tant bien que mal sur album prennent une autre dimension live, bien aidées en cela par un son de de guitare abrasif et des soli bien envoyés. Le groupe fait également preuve d’un bon sens de la communication (même si peu aidé par son anglais approximatif) et la cover du Nightmare de Sarcofago (un ''classique Black brésilien'' comme ils disent ) aura le mérite de réveiller l’auditoire plongé dans la torpeur de Schammasch
Schammasch


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tout autant que les bons extraits de Wikka joués ce soir. Un petit Ave Satanas pour la route, et Mystifier
Mystifier


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de terminer son set comme il l’a commencé, à cent à l’heure.



On attaque maintenant le premier gros morceau avec Rotting Christ
Rotting Christ


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, très attendu si j’en juge par la fréquentation maintenant plus aboutie de la salle et les nombreuses acclamations accueillant les Grecs. Alors attention, petit disclaimer personnel histoire d’éclairer un peu mon avis sur ce concert. J’aime Rotting Christ
Rotting Christ


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. Ou plutôt, j’ai aimé. Car, personnellement j’ai tendance à m’ennuyer à l’écoute de Rituals et de Kata Ton Daimona Eaytoy. Alors, forcément, vu la setlist de ce soir, je me suis un peu ennuyé aussi durant leur set. La faute à ces morceaux que je trouve fort répétitifs de l’un à l’autre comme Ze Nigmar (en intro), qui me parait toujours aussi longuet, ou Societas Satanas (la reprise de Thou Art Lord parue dans Rituals) trop redondante, bien que mise en forme par un jeu de lumière excellent.



Pour autant, je n’oublie pas les forts bons moments de ce concert : joli décor, superbes lights et quelques choix très entraînants. Citons par exemple Athanati Este, bien reprise par le public (malgré ses longueurs), bien enchaînée avec Elthe Kyrie, sur laquelle Sakis Tolis parvient toujours aussi bien à suciter l’adhesion; ou encore Grandis Spiritus Diavolos aux airs d’hymne. Et puis Rotting Christ
Rotting Christ


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n’a pas oublié ses vieux fans, comme en atteste ce The Sign of Evil Existence qui a fait plaisir à beaucoup. Après avoir exprimé sa satisfaction sur sa soirée, Sakis conclut ce concert par un Noctis Era fort réussi qui me fait penser que je suis probablement trop dur avec Rotting Christ
Rotting Christ


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. Les réactions d’après concerts, fort positives, me contredisent également d’ailleurs...



Avec quatre groupes à faire jouer dont deux têtes d’affiche, il est déjà 23h15 lorsqu’Inquisition
Inquisition


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entame son set. Dépassant l’impression désagréable que certaines personnes ont quitté les lieux après Rotting Christ
Rotting Christ


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, je me focalise sur la puissance toujours un peu folle dégagée par le duo américano-colombien. Egal à lui-même, c'est-à-dire impérial, Inquisition
Inquisition


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démontre en effet une heure durant pourquoi il l’est un des leaders du Black moderne.



Quelle setlist également ! Centrée sur son dernier né (trois extraits) ainsi que (et c’est peut-être plus surprenant) sur l’énorme Ominous Doctrines of the Perpetual Mystical Macrocosm (quatre extraits), elle va avoir le mérite de faire passer ce concert à toute vitesse, tout en engendrant ce sentiment de « trop peu » inévitable à l’écoute d’une telle qualité. Ancient Monumental War Hymn et son break super planant, la batterie sidérante de Hymn for a Dead Star, ce Desolate Funeral Chant durant lequel Dagon prend la pose, l’impact de Infinite Interstellar Genocide renforcé à force de fumée et de lights (superbes), la grandiose Vortex From the Celestial Flying Throne of Storms (ce nouvel album est décidément très bon !), le côté plus old school de Dark Mutilation Rites ... inutile de dire qu’à ce moment là on se trouve évidemment complètement transporté par le duo.



Inquisition
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enchaine ensuite par un Command of the Dark Crown insensé et le fameux Master of the Cosmological Black Cauldron issu de Obscure Verses for the Multiverse, son avant dernier album en date. En conclusion plutôt bien pensée, le hit absolu Astral Path to Supreme Majesties et la clôture de Bloodshed, A Magnificent Crypt of Stars, se chargent d’achever ce set maitrisé de bout en bout.



Alors, Dagon applaudit et salue le public avant de quitter la scène, signe que ce concert s’est déjà achevé. Avec ce sentiment doux dingue de n’en pas avoir eu encore assez malgré l’horaire avancé, et surtout cette confirmation du statut actuel d'Inquisition, dont la portée peut aller bien au-delà du seul Black Metal. European Bloodshed Rituals ... voilà une tournée qui portait bien son nom !

Remerciements à la Kulturfabrik
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