Reportage

Transcendantal Devin Townsend !

Esch-sur-Alzette (Rockhal), le 30-01-2017

Mercredi 1 février 2017



L’air de rien, voilà déjà plus de quatre années (et une tournée avec Fear Factory
Fear Factory


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) que le prolifique Devin Townsend
Devin Townsend


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n’est plus passé par le Luxembourg nous abreuver de son talent et de ses compositions du moment. Bonne surprise, donc, de voir que cette jolie tournée le réunissant avec les déjà bien installés Leprous
Leprous


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et Between The Buried And Me
Between The Buried And Me


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fait étape à la Rockhal de Esch-sur-Alzette pour une soirée qui s’annonce de grande qualité. Une affiche aussi cohérente que prometteuse qui devrait définitivement lancer cette année 2017 !

N’ayant malheureusement jamais eu l’occasion de voir Leprous
Leprous


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live, j’avais à cœur d’arriver suffisamment tôt pour voir le show de ceux qui se sont fait connaître du plus grand nombre comme le back-up band de Ihsahn
Ihsahn


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mais qui ont réussi aussi à se faire plus qu’un nom depuis. Ce, notamment par le biais d’albums de grande qualité, dont un dernier né, The Congregation, personnellement mon favori du combo. Bien accueillis par le petit attroupement concentré devant la scène en début de set, les Norvégiens vont retourner l’assistance qui ne fera que se densifier ensuite (le sold out devait être bien proche).



Vêtus de noirs et d’un naturel plutôt effacé (aucune intervention ne vient émailler les interludes), Leprous
Leprous


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laisse avant tout sa musique parler. Une bonne idée quand celle-ci respire la classe, comme c’est le cas ici. Dotées en plus d’un super son (quelle utilisation intelligente des claviers), les compos de Leprous
Leprous


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prennent une dimension assez ravageuse en live, y compris concernant le chant de Einar Solberg, maniéré mais presqu’aussi précis qu’en studio. Certes, quelques approximations demeurent (par exemple, durant Rewind) mais la setlist quasi entièrement basée sur The Congregation donne clairement envie d’en voir plus qu’un show de première partie. Alors, après une dramatique et puissante conclusion (le poignant Slave), Leprous
Leprous


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prend congé sous une ovation méritée.



Choix intéressant que d’avoir pris Between The Buried And Me
Between The Buried And Me


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comme support principal de cette tournée. De plus en plus fouillée et complexe, la musique des Américains s’accorde, sur le papier, pas si mal avec les créations du divin chauve. Et comme prévu, dès le début du set, ça gueule et ça part dans tous les sens.



Presqu’un peu trop d’ailleurs, car il faut laisser filer de longues minutes avant de s’acclimater à la tambouille hurlée de Tommy Rogers et compagnie, qui ne sacrifient aucunement leurs ambitions sur scène. Heureusement, au moment même où je commençais à craindre de m’ennuyer (car ayant un peu décroché des dernières sorties studio du groupe), plusieurs moments bien épiques viennent relancer la machine, tout comme ces passages mélodiques démontrant l’habileté de Tommy au chant (Coma Machine, typique de BTBAM). Difficile à suivre et éprouvant mais gratifiant. Comme sur album donc...



Pour une fois qu’un changement de plateau peut générer un intérêt autant le signaler. En fait, le show Devin Townsend
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commence dès ce moment, puisque qu’au lieu de l’habituel fond sonore nous avons droit à une espèce de fausse radio déjantée qui passe de Barbie Girl à Clutch
Clutch


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et autres délires. De quoi déjà nous mettre dans l’ambiance ! Quand le Canadien arrive enfin sur scène, ce côté un peu farfelu qu’on lui connait bien demeure certainement, et j’y reviendrai, mais cela ne veut pas dire pour autant que le show n’est pas pro. Alors, on ne retrouve certes pas la folle production que Devin a pu mettre en place à plusieurs reprises en Angleterre et notamment au Royal Albert Hall, mais le cœur y est. Lights, décor et scénographie globale s’avèrent très réussies et déjà bien en place pour une deuxième date de tournée. La sonorisation nous régale après un petit temps de réglage (claviers trop en avant et chant un peu en retrait au démarrage), tout en nous remettant en mémoire par moments (et presque curieusement) que Devin c’était aussi Strapping Young Lad – une fête pour l’indus. Mais plus que cela, Devin Townsend
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va nous régaler ce soir : instru, chant parfait, rien n’est à jeter .

Après un Rejoice initial, belle ouverture du concert échappée de Sky Blue, la plutôt simple et efficace Night nous permet d’amortir un début tout en douceur. Les montées de Stormbending prennent alors le relais avant que Devin ne poursuive dans l’aérien (et son dernier né, Transcendence) avec Failure, démonstration de soli à la clé. Et pour contrecarrer ma crainte initiale de me sentir perdu dans la setlist d’un The Devin Townsend Project presque trop prolifique ces dernières années, le voilà de nous sortir le magnifique Hyperdrive, tiré du non moins magnifique Addicted, pour moi sa meilleure production des dernières années. A ce sujet, Devin nous livre une de ses premières blagues de la soirée, prétendant que s’il ne joue pas les chansons qui nous plaisent nous devons en blâmer son bassiste !



La petite accalmie de milieu de set, Where We Belong, unique extrait de Epicloud, ne permet que de mieux enchainer avec un moment fort : l’enchainement Planet of Apes / Ziltoid Goes Home. Pour la première, Devin se saisit – blague à l’appui, évidemment – de sa superbe Gibson Flying V (« je pensais que tout le monde possedait une Flying V » plaisante-t-il) et adopte une attitude à l’avenant avant que ce titre – très long au demeurant – ne se mue en ensemble plus poétique, forêt de bras levés à l’appui.



Petite surprise ensuite avec Suicide, décrite comme une « new old song » par Devin et pas entendue depuis belle lurette sur scène. Mais pour contrer la déprime instaurée par ce titre, Devin nous propose ensuite un petit Supercrush bien amené... il faut dire que le zigue assure un certain fil conducteur lors de ses interventions, lui permettant de nous mitrailler de plaisanteries et autres mimiques aussi bien que de justifier son choix de setlist. Enfin, l’inévitable March of the Poozers permet à Devin de se livrer à un jeu de plus en plus théâtral avant de conclure par l’attendu Kingdom, décrit comme une « love song ».

Evidemment, Devin ne peut s’empêcher de faire le clown au moment de quitter la scène, faisant également fortement allusion au rappel qui arrive dans les secondes qui suivent. Se saisissant d’une guitare acoustique (« le pire cauchemar des metalheads ! Mais nous avons ici des metal heads middle age» plaisante-t-il) il se livre dans un brillant Ih-Ah, non sans demander un meilleur singalong qu’à Anvers deux jours auparavant, dont le public fut, à l’entendre, « terrible pour son ego ». Higher finit par conclure ce concert, un excellent moment qui valait autant pour la qualité de l’interprétation du répertoire de Devin Townsend
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proposé ce soir que par sa bonne humeur habituelle. Transcendence, voilà un titre d’album qui était bien trouvé finalement !

Remerciements à la Rockhal
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