Reportage

Malignancy, Carnivore Diprosopus, Nader Sadek : brutalité sonore à Arlon

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 18-02-2017

Lundi 20 février 2017



A l’approche du Netherlands Deathfest – deuxième édition – qui se tiendra du 3 au 6 mars prochains, certains des groupes à l’affiche ont déjà entamé leur périple européen. C’est le cas de Malignancy
Malignancy


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et de Carnivore Diprosopus
Carnivore Diprosopus


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, qui se sont donc associés pour une brutale tournée avec leurs collègues de Stages of Decomposition, Embryonic Devourment
Embryonic Devourment


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(qui sera aussi au NDF en fait) et – c’est plus surprenant – Nader Sadek
Nader Sadek


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. Un apéritif royal pour ce NDF II à venir, et une bien belle soirée en perspective dans ce toujours très agréable Entrepôt à Arlon qui fête ses 20 ans.

Quel dommage, alors, de constater cette si faible affluence (aux alentours des 80 personnes), assez inexplicable compte tenu de 1/la rareté de ces groupes en nos contrées 2/c’est samedi soir bordel 3/la météo clémente 4/des affiches Metal extrême de ce type vous en voyez beaucoup dans les parages à cette époque vous ? Irritant et frustrant, mais certainement pas de là à entamer notre enthousiasme.



Arrivés trop tard pour Stages of Decomposition (dont les compos basés sur du Brutal Death à 3 accords ne laisseront pas une grande trace d’après ce que je me suis laissé dire ensuite), c’est donc Embryonic Devourment
Embryonic Devourment


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qui se charge d’echauffer nos tympans. Pour mon plus grand plaisir car le Brutal Death de nos Californiens avait précédemment piqué mon intérêt avec cet univers original (théories conspirationistes inside) et ce niveau technique a priori au-dessus de la moyenne (basse fortement mise en avant, blastouilles à tout va et bonnes tripotées de solos). Sur scène, si le son d’ensemble s’avère plus gras que ce à quoi je m’attendais, il permet en même temps au trio de se dégager de la production un peu synthétique telle qu’on a pu l’entendre sur Reptilian Agenda, voire même de se doter d’un petit côté Gorguts
Gorguts


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pas dégueu.



Plutôt positif donc. Car clairement, même en étant seulement trois sur scène, les lascars vont produire leur petit effet ! Niveau technique très élevé, on le disait, et une certaine science de la destruction sonore qui fait plaisir à entendre (Mutiny, tiré du premier EP). Alors certes, devant cette si pauvre attendance Austin Spence (basse, chant) aura toutes les peines du monde à faire monter l’ambiance, même après avoir promis un tshirt gratuit à quiconque démarrera un mosh pour Eating the Flesh of God (et son break tueur en plus, coquin va). Pas bégueule, ce tshirt sera effectivement livré en pâture au maigre public en conclusion de ce show, lancinant et groovy à souhait.



Belle surprise que de retrouver Nader Sadek
Nader Sadek


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au sein de cette affiche ! ‘Belle’ pour la grande satisfaction de retrouver ce projet sur scène (chose qui reste relativement rare), et ‘surprise’ car, si on reste dans extrême et le Death, Nader Sadek
Nader Sadek


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évolue dans un registre moins Brutal que ses comparses de tournée. Faut-il le rappeler, Nader Sadek, graphiste, producteur et musicien égyptien a lancé son propre projet en 2011, recrutant pour l’occasion un line-up de compétition (Steve Tucker, Rune 'Blasphemer' Eriksen, Flo Mounier) devenu très changeant depuis (Travis Ryan, Glen Benton, Dominic Lapointe, la liste est longue) notamment pour les performances live. Pour cette tournée, on retrouve d’ailleurs à nouveau un line-up de folie avec Hannes Grossmann (ex Obscura
Obscura


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/ Necrophagist
Necrophagist


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) Destructhor (Myrkskog/ ex Morbid Angel
Morbid Angel


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) et Ben Claus (bassiste de Gorod
Gorod


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). Petite particularité aussi, Nader Sadek
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, toujours masqué, se charge cette fois seul du micro...

Sans surprise ou presque, on retrouve aussi l’habituel décor de scène à base d’arbres morts, un décor qui fait toujours son petit effet mais qui n’a pas été sans causer quelques échanges cocasses avec l’orga avant le concert et lors de la « récolte » des branchages…



Côté son, Nader Sadek
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va livrer tout simplement mon concert favori de la soirée. Quelle satisfaction ! L’intro sur le fantastiquement planant Nigredo in Necromance permet d’entrer directement dans le vif du sujet, malgré un son pas tout à fait à la hauteur durant les premières minutes mais considérablement amélioré ensuite. Heureusement, car, compact, inspiré et technique, le Death de Nader Sadek
Nader Sadek


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prend toute sa dimension sur scène, que ce soit pour les nombreux extraits de In The Flesh ou de l’EP The Malefic: Chapter III. Difficile de dire si le groupe aura pu convaincre les fans de Brutal Death présents ce soir mais, clairement, j’en aurais bien repris une dose !



Carnivore Diprosopus
Carnivore Diprosopus


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va franchir ensuite une frontière supplémentaire dans la brutalité. Très honnêtement, la simple écoute de la production studio des Colombiens ne m’avait pas préparée à ce déluge magistral de férocité : super carré, super brutal, Carnivore Diprosopus
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propose sur scène ce petit plus bien sec qui fait la différence.



Ca gruike à mort (même si Mr. ''Oscarnivore'' Macias me semble passablement bourré), c’est enlevé tout en restant très carré, bref pas difficile d’expliquer que l’ambiance monte d’un petit cran devant nos Colombiens bien motivés. Excellent moment !



A l’évocation du Death new Yorkais des années 90, Malignancy
Malignancy


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n’est peut-être pas le nom auquel on pense en premier. Formé en 1992, les gars de Yonkers ont effectivement un peu pâtiné à leurs débuts : plusieurs démos et autres EPs avant d’aboutir à Intrauterine Cannibalism en 1999, puis à nouveau quelques années d’attente avant « d’enchaîner » avec Inhuman Grotesqueries (2007) et Eugenics (2012). Et pourtant, le groupe de Danny Nelson (chant) et Ron Kachnic (guitare) reste une référence du Brutal Death. Peut-être plus technique que certains de ses voisins et lorgnant très franchement sur le gore et autres références sexuelles (je n’avais pas encore entendu un tel laius sur la sodomie entre deux morceaux), Malignancy
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possède incontestablement sa personnalité sur scène, qui lui permet encore ce soir de se démarquer malgré ce programme bien chargé.



Cette personnalité, Malignancy
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la doit aussi à son inénarrable frontman, Danny Nelson, peu avare en interventions drolatiques, voire décalées, tout en gardant constamment le sourire au visage. Nous interrogeant sur la qualité du son en début de set, puis plaisantant avec nous durant le reste du concert (tantôt pour nous demander de lui laisser reprendre son souffle, tantôt pour réussir à nous faire introduire le prochain morceau ou encore en promettant une ‘power metal ballad’ ou en essayant de rattraper ceux s’éloignant de la scène), ce nonchalant de nature assure le show au même titre qu’un Monty Mukerji, impressionnant bassiste (une constante ce soir d’ailleurs !).



Alors, on s’enfile sans peine les hits du groupe, tels que Neglected Rejection, Motivated by Anger ou encore Eugenics pour aboutir tranquillement ou presque à la conclusion habituelle des concerts de Malignancy
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(Vaginal Incisors) et ainsi clôturer une soirée, qui, certes, ne restera pas dans les annales de la fréquentation de l’Entrepôt, mais réservait son lot d’excellents moments sonores. Comme d’habitude, vous les absents, vous avez eu tort !



Remerciements à Rémi, Sylvain, Coralie, Cronos et l’Entrepot.

Prochaine date de Cronos
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