Reportage

The Bollock Brothers-Buzzcocks-The Stranglers : les vieux punks tirent sur l'ambulance !

Lessines (Centre Culturel René Magritte), le 29-07-2017

Samedi 5 août 2017

J'ai déjà parlé du Centre Culturel René Magritte, qui organise chaque année le Roots and Roses festival, l'événement incontournable pour les amateurs de rock oldschool et de blues. Mais le Centre organise de beaux concerts régulièrement, et cet été, on a eu droit à une magnifique triade de punk rock British, avec The Bollock Brothers, Buzzcocks
Buzzcocks


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et The Stranglers dans la même soirée.



Ce concert était baptisé Punks not dead...They are in the hospital. Non pas une référence à l'âge des groupes qui allaient jouer, et dont au moins un frontman a eu du mal à tenir sur la longueur, mais plutôt que la soirée avait lieu à l'hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines, un lieu de soin actif du XIIe siècle aux années 1950. Notre-Dame à la Rose est depuis devenu un musée que je vous incite vivement à découvrir, du moins si vous supportez la vue d'engins chirurgicaux datant du Moyen-Age. Bon, si l'idée d'un concert punk dans un ancien hôpital tenu par des religieuses semble iconoclaste à souhait, c'est juste un effet d'annonce. Le conservateur du musée m'a expliqué que, bien qu'il y ait parfois des concerts organisés en partenariat, les punks allaient jouer dans la cour de ferme attenante, qui appartient au Centre René Magritte, et non dans l'hôpital proprement dit.

Mais je pinaille. Et la cour d'une vieille ferme fortifiée dans le centre historique de Lessines, ça reste un cadre plutôt charmeur. Comme toujours avec le René Magritte, la logistique est rodée: pas de file à l'entrée, des caisses plutôt efficaces, et bien sûr, politique de réduction des déchets: en plu des classiques gobelets réutilisables, des cendriers portables étaient distribués gratuitement. Bonne initiative, alors qu'en Belgique de nombreux festivals virent encore à la mer de déchets au bout de quelques heures. Allez, tout au plus, on pouvait râler sur le service au bar un peu lent, mais pour une organisation bénévole, c'est plus qu'excusable.

Mais parlons un peu des concerts. Les Ecossais de The Bollock Brothers entament la soirée, et pour moi c'est une bonne découverte. Le groupe nous offre un festival de sonorités 80's au kitsch assumé ponctuées de riffs punk énergiques. Et le tout sans se prendre au sérieux une seule seconde. Le chanteur Jock McDonald passe autant de temps à déconner avec les premiers rangs qu'à chanter.

Comme je connais mal le répertoire du groupe, difficile de rebondir sur la playlist, mais The Bollock Brothers nous offre un Jack the Ripper grand-guignolesque au possible, avec un roadie grimé en Jack qui cabotine sur scène. Ça aurait pu être too much, mais de la part de Britanniques quinquagénaires qui me font penser à une version electro rock des Monty Python, j'accroche. Suit un très drôle Jesus Lived Six Years Longer Than Kurt Cobain aux faux airs de ballade, mais Jock montre des signes de fatigue. Il faut dire qu'il n'a plus vingt ans, comme d'ailleurs la majorité du public, qui se compose surtout de punks pères de famille. Le groupe lâche toutefois toute son énergie avec sa dernière cartouche, une reprise très digne de Pretty Vacant des Sex Pistols
Sex Pistols


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durant laquelle le guitariste et le bassiste échangent leurs instruments, juste pour le plaisir de sonner plus chaotique. Très bon échauffement pour ce qui va suivre, et belle découverte pour moi, qui croyais connaître jusqu'au bout des spikes la vague punk britannique.



J'avais peur que les Buzzcocks
Buzzcocks


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ne soient plus qu'une bande de prépensionnés qui capitalisent sur leurs jeunes années. Je n'avais jamais eu aussi tort de ma vie ! Les gars de Manchester entament le show sur Boredom, et une bande de jeunes punks se lance d'emblée dans un pogo à l'ancienne qui ne s'essoufflera pas de tout le concert ! Il faut dire que le groupe ne nous laisse pas nous reposer, et enchaine ses titres le plus ravageurs comme il le faisait sans doute en '77 : Orgasm Addict, What do I get ?, You Know You Can't Help It,... Une vraie rafale de singles à l'ancienne !



Les punks à la retraite retrouvent aussi l'énergie de leur jeunesse, et certains, la bière aidant, rejoignent la bande de petits asiatiques de 41 kg par tête de pipe qui semblent montés sur ressorts. Bon, les vétérans le regretteront peut-être le lendemain, mais sur le moment, on se croirait vraiment de retour dans une période de crise économique et de désillusion adolescente généralisée. Buzzcocks
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nous fait même l'honneur d'un long rappel, et conclut le show sur un Ever Fallen In Love qui rappellera au moins une ex à chaque personne présente ce soir-là.



Dernier concert de la soirée avec The Stranglers, les pionniers du rock gothique, et l'un des rares groupes de l'époque qui n'a jamais arrêté de se produire. Le show pâtit hélas d'un mixage très approximatif des claviers, mais aussi d'une présence sur scène assez monolithique. The Stranglers reste un très bon groupe, mais pour les avoir déjà vu, je trouve que leur performance live parait toujours un peu trop scolaire. Le choix de la playlist n'aide d'ailleurs pas à entrer dans l'ambiance ( un Midnight Summer Dream de 11 minutes...), bien que certains ravivent la flamme, comme The Raven, Strange Little Girl et ses accents New Wave au possible, ou un Nice'N'Sleazy aux relents de ruelle londonienne sous la pluie.

Je partirai toutefois un peu avant la fin. Non pas que la bande de Jean-Jacques Burnel ait perdu de sa poigne, mais les étrangleurs se sont un peu fait voler la vedette par les Buzzcocks
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. En tout cas, si le British punk a gagné une certaine maturité avec l'arrivée de ses premiers cheveux blancs (non, ce n'est pas une décoloration, cette fois...), il est bien toujours en vie, et capable encore de beaux moments de rock en trois accords !

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AUTEUR : Matthias Bertrand
Journaliste fraîchement diplômé, et déjà désabusé, il a découvert la musique via de vieux vinyles de punk rock, avant de se convertir au metal...
Journaliste fraîchement diplômé, et déjà désabusé, il a découvert la musique via de vieux vinyles de punk rock, avant de se convertir au metal extrême. Comme il aimerait écrire sur ses passions musicales, et que les dinosaures de Rock&Folk ne se décident pas à mourir pour faire place aux jeunes, il a rejoint Shoot Me Again. ...
Journaliste fraîchement diplômé, et déjà désabusé, il a découvert la musique via de vieux vinyles de punk rock, avant de se convertir au metal extrême. Comme il aimerait écrire sur ses passions musicales, et que les dinosaures de Rock&Folk ne se décident pas à mourir pour faire place aux jeunes, il a rejoint Shoot Me Again. ...
Journaliste fraîchement diplômé, et déjà désabusé, il a découvert la musique via de vieux vinyles de punk rock, avant de se convertir au metal extrême. Comme il aimerait écrire sur ses passions musicales, et que les dinosaures de Rock&Folk ne se décident pas à mourir pour faire place aux jeunes, il a rejoint Shoot Me Again. ...
Journaliste fraîchement diplômé, et déjà désabusé, il a découvert la musique via de vieux vinyles de punk rock, avant de se convertir au metal extrême. Comme il aimerait écrire sur ses passions musicales, et que les dinosaures de Rock&Folk ne se décident pas à mourir pour faire place aux jeunes, il a rejoint Shoot Me Again. ...

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