Reportage

Steven Wilson : Dieu du Prog

Strasbourg (La Laiterie), le 19-01-2019

Dimanche 20 janvier 2019



Ma première approche avec Steven Wilson s'est faite au Hellfest lors de sa tournée To The Bone. Conscient que les enjeux seraient risqués vu l'orientation pop de son dernier album, le célèbre musicien m'a fait prendre le chemin de la Laiterie à Strasbourg qui affiche Sold-Out en ce 19 Janvier. Pas du tout adepte de son univers, je dois l'avouer, c'est sa réputation et la curiosité qui m'ont amené ici.
Alors, quel est l’avis à chaud d’un néophyte ? Eléments de réponses plus bas.


Vers 18h30, une troupe de fans s’amoncèle déjà vers l’entrée de la Laiterie. Le temps de récupérer mon pass photo dans une enveloppe scellée à mon nom (une première !), on nous annonce que la première partie Paul Draper est annulée et que le show de Steven Wilson débute à 20h10.
L’attente se fait longue, le temps de traîner près du merch et étudier soigneusement la disposition de la scène.

Les lumières s’éteignent et le concert projète ses premières images avec son film introductif « Truth ». Au début on s’amuse à lire les mots et les associations d’images, puis le rythme s’accélère. Vient l’interrogation sur le sens des projections, puis le malaise en voyant des contradictions entre ce qu’on lit et ce qu’il est donné de voir. Le concept est perturbant et avant d’encaisser l’information, la troupe Britannique débarque derrière un voile sous les applaudissements.

« Nowhere Now » débute sans temps mort et c’est à nous photographes, de prendre place dans la fosse pendant deux titres. Notre travail est rendu ardu par la présence du voile qui masque en partie les musiciens jusqu’à « Pariah ». Le duo avec Ninet Tayeb se fait devant la scène, non par sa présence mais par une vidéo retranscrite le temps de la chanson. Ainsi, sans surprise nous retrouvons Nick Beggs à la basse, bien plus assidu et sage qu’au Hellfest, Alex Hutchings présent également en tant que guitariste ainsi qu’Adam Holzman au synthétiseur, et Craig Bundell aux fûts.
Au terme de ce deuxième titre, le leader Britannique nous dévoile le programme de la soirée lors d’un premier échange : deux sets plus un entracte d’une vingtaine de minutes.
S’enchaîne le combo « Home Invasion » et « Regret #9, suivi de près par un titre de feu Porcupine Tree
Porcupine Tree


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entendu à mon arrivée lors de leur passage au Hellfest. Dans la fosse, le climax est atteint. Les têtes de tout âge frétillent, les corps dansent et chacun se laisse bercer par la musique de M. Wilson. Pour ma part, c’est « Refuge » avec son introduction au piano, sa montée progressive qui n’est pas sans me rappeler Opeth
Opeth


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qui me transperce. Rappelons que l’artiste a participé à la production et au mixage du groupe suédois, notamment sur Blackwater Park qui demeure l’un de mes albums favoris.



Steven Wilson prend à nouveau la parole et demande à l’assemblée s’il y a des guitaristes dans la salle. Avec un humour à froid teinté d’ironie, il explique que c’était devenu une mode au début des années 2000. Que beaucoup de Youtubeurs se filmaient entrain de jouer en enchaînant le plus de notes possibles. Non sans brandir sa fameuse PSR, il explique que l’instrument est une extension de son corps, que c’est sexy. Aussi pour le prochain titre, il se propose de jouer le solo de « The Same Asylum As Before » sans regarder. Evidemment pari relevé et remarquable talent de la part de ce génie.
A l’instar de « Refuge », le titre « Ancestral » qui dure treize minutes (!) et qui me rappelle également Opeth
Opeth


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cité plus haut dans sa structure progressive et ses tons saturés sur le final clôture le premier set auréolé de succès sous un tonnerre d’applaudissement.

Je profite de ces vingt minutes d’entractes pour accéder aux gradins et jouir d’un meilleur angle de vue pour le second set.
Le groupe reprend sur le titre « Arriving Somewhere But Not Here » avant de s’interrompre sur le controversé «Permanating ». Il mentionne entre autre son concert au Hellfest où la dimension Pop de son dernier album n’aurait pas eu l’accueil escompté. Toujours est-il qu’avec ce morceau (discutable ou non, je vous laisse juge), Steven Wilson dénote totalement avec l’ambiance créée jusqu’à maintenant. Clairement taillée pour la radio, la chanson s’accompagne d’un univers flashy, aux couleurs criardes et c’est de la volonté de son auteur de partager de la joie et du bonheur. Visiblement le public ici est réceptif à en jauger par l’enthousiasme de la salle.
En revanche, la suite du set s’accompagne d’une certaine lassitude pour ma part, le voile reprend sa place au milieu de la scène et si j’ai su applaudir la dualité entre l’écran et la projection sur « Vermillioncore » comme une double exposition, le concert devient difficile à suivre tant il y a d’informations. Entre une présence des musiciens purement statique, un son qui souffle le chaud et le froid et les animations en arrière plan qui parviennent à capter le regard, l’ensemble offre un bordel visuel qui me font décrocher du show jusqu’à « Sleep Together ».

La dernière partie s’enclenche. Le groupe quitte les planches, et c’est un Steven Wilson en solo qui revient avec son petit ampli nimbé d’un éclairage simple sur « Even Less ». Quelques anecdotes amusantes sur le public Japonais qui est parvenu à désynchroniser le batteur sur des applaudissements complètement aléatoires, ou l’aveu de M. Wilson de ne pas lire la presse ou les articles qui font mention de sa musique, que seul un artiste peut être juge de son propre talent. Ah… au moins, je sais que ces lignes ne risqueront pas de l’affecter.
Nous repartons donc avec deux titres de Porcupine Tree
Porcupine Tree


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et un de Blackfield
Blackfield
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. C’est « The Sound of Muzak » qui monte l’euphorie à son paroxysme avec des paroles scandées par le public. Et si ce concert aurait pu se terminer sur une note optimiste, Steven Wilson enfonce le clou avec « The Raven That Refused to Sing » accompagné d’un court métrage. Complètement inattendu pour un néophyte, le démarrage au piano et le ton dramatique du chanteur nous transportent dans un univers sombre et très dépressif. Difficile de rester insensible à cet ensemble, les frissons pénètrent mon corps tandis quelques individus lâcheront des larmes à cette ode à la mort.



Que penser au final de cette prestation de près de trois heures (entracte inclu) ? Steven Wilson a démontré un talent incontestable tout à long de la soirée. Compositeur de génie avec une atmosphère douce amère mélangeant différents style musicaux me rappelant jusqu’au Pink Floyd
Pink Floyd


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dans le son ou la composition scénique avec une parfaite maîtrise des lumières. Néanmoins je ne peux m’empêcher de reprocher une trop grande longueur à son concert et une deuxième partie en demi-teinte. Toutefois l’approche pop de To The Bone ouvre ses portes à un plus grand nombre, et qu’on soit fan de Porcupine Tree
Porcupine Tree


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, de rock alternatif, ou de progressif, ce soir là Steven Wilson a contenté tout le monde et a mis tout le monde d’accord : il est un Dieu.


Merci à Gérard Drouot Productions et à Evelyne.


Setlist :
Part One :
- Intro (« Truth » short film)
- Nowhere Now
- Pariah
- Home Invasion / Regret #9
- Creator Has A Mastertape
- Refuge
- The Same Asylum As Before
- Ancestral
Part Two :
- Arriving Somewhere But Not Here (P)
- Permanating
- Song of I
- Lazarus
- Detonation
- Vermillioncore
- Sleep Together
Encore :
- Even Less
- Blackfield
- The Sound of Muzak
- Raven That Refused to Sing
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AUTEUR : Camille
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Cam...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, ...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, Fall of Summer et la Hard Rock Session. Facebook : Camille Fabro Photography Ma...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, Fall of Summer et la Hard Rock Session. Facebook : Camille Fabro Photography Matos : Canon EOS 6D + Canon 24-70 II F/2.8 + Canon 16-35 F.28 + Canon 135 F/2.0...

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