Reportage

Godsmack : de neo-metal à hard rock

Anvers (Trix), le 13-03-2019

Dimanche 17 mars 2019

Avec trois tour bus et deux semi-remorques garés devant la salle, il semblerait que Godsmack
Godsmack


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ait sorti le grand jeu pour la tournée de promo de leur dernier album, When Legends Rise, sorti en avril 2018. Rien d’étonnant en soi pour un groupe reconnu qui tourne depuis 20 ans, on a simplement hâte de voir ce que ça va donner sur la scène du Trix.



Mais avant, on va profiter de l’opportunité qui nous est donnée de découvrir un groupe qui m’était jusqu’à présent tout à fait inconnu, Like A Storm
Like A Storm


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, tout droit venu de Nouvelle-Zélande. Renseignements pris, j’ai du mal à expliquer comment je n’ai jamais entendu parler d’eux : les gars, actifs depuis 10 ans, affichent un palmarès de tournée impressionnant dont tous les noms me sont, pour le coup, bien plus familiers. Ils sont aussi ici pour promouvoir leur dernier album, Catacombs, et ça se voit sur scène : têtes de mort à profusion en déco et deux squelettes à l’avant-scène, dont un sert également de support pour le fameux didgeridoo qui donne un son tout particulier à certains morceaux. Le look du chanteur, avec son slim noir déchiré et sa coiffure entre Lauri Ylönen et Bill Kaulitz, nous ramène quelques années en arrière. Pour autant, le son du groupe est résolument moderne et oscille avec équilibre entre post-grunge, hard rock et metalcore pour un résultat très plaisant, malgré qu’on puisse lui reprocher d’être typé pop avec ses refrains en chant clair qui doivent beaucoup à la post-prod. ll faudra quelques morceaux avant que ça ne fasse effet sur la salle – parce que le public attend surtout le son old school de Godsmack ? – mais la sauce finit par prendre et l’énergie déployée sur scène par tous les membres du groupe se révèle communicative – parce que le public de Godsmack en 2019 est moins exigeant ? On retiendra surtout le troisième tiers de la setlist, qui enchaîne « Complicated (Stitches & Scars) », « The Devil Inside », deux des meilleurs titres de Catacomb, et, évidemment, « Love the Way You Hate Me », leur premier hit. Définitivement un groupe à suivre si des noms comme Three Days Grace
Three Days Grace


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et Motionless In White
Motionless In White


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vous parlent.



Un conseil pour vos soirées concert au Trix : achetez vos jetons boisson au distributeur automatique, vous aurez peut-être la chance du tomber sur un jeton doré… qui en vaut six normaux ! Tournée générale en attendant l’arrivée de Godsmack
Godsmack


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sur scène. Les rockeurs américains débarquent sur l’intro de « When Legends Rise », qui fait suite à un medley pop (« We Will Rock You », « Sing For The Moment », …) aussi surprenant qu’il s’avérera cohérent. D’entrée de jeu, on doit reconnaitre au frontman Sully Erna une incroyable maîtrise vocale : sa voix est aussi claire, puissante et nuancée que sur album. Le groupe enchaîne sur « 1000HP » et coupe le son avant la fin, laissant au public déjà très motivé le soin de terminer le morceau a cappella. « Well, good night, Belgium ! », s’exclame le chanteur, tout sourire, avant d’annoncer que la suite inclut quelques morceaux plus anciens pour remercier les fans de leur présence alors que ça fait plusieurs années qu’ils ne sont pas venus. Aussitôt dit, aussitôt fait : « Straight Out of Line » et « Awake »… avant de revenir au dernier album avec « Unforgettable » et ses choeurs insupportables. Heureusement, le groupe revient très vite à ses classiques avec un enchaînement qui ne laisse aucun répit à la salle et nous fait remonter le temps « Keep Away » en 1997, « Speak » en 2006 et « Voodoo » de nouveau en 1997. C’est carré et efficace. Puis voilà que la batterie se déplace vers la droite de la scène tandis qu’un set de percussions apparait sur la gauche. Sully Erna se met derrière les futs et se lance dans un duel avec le batteur à la faveur de quelques courts passages d’AC/DC et Metallica. Et là, ce qui aurait pu être un chouette moment se transforme en quelque chose d’inattendu : le chanteur reprend le micro pour une cover de… « Come Together », des Beatles. Et le groupe de quitter la scène là-dessus. Quoi, c’est tout ? Ça va vraiment se terminer sur une cover des Beatles ? Heureusement, non. On a quand même droit à un rappel : « Under Your Scars » au piano pour introduire le lancement de la Scars Foundation, une fondation qui veut offrir un support aux personnes touchées par la dépression et qui sera présentée dans quelques semaines, puis « Bulletproof » du dernier album et, dieu merci, l’excellent « I Stand Alone » pour clôturer le concert en beauté avec le premier et seul pogo de la soirée.



Alors que je les écoute depuis l’album « Godsmack » de 1997, c’était mon premier concert de Godsmack. Avec la direction prise sur When Legends Rise, je savais que ce concert serait bien différent de ceux dont j’avais pu lire le compte-rendu au cours de toutes ces années. Toutefois, je m’attendais à retrouver au moins un aperçu le temps de quelques morceaux sur la setlist de ce mélange de neo-metal et de sonorités orientales qui m’avait séduit dans la BO du jeu Prince of Persia : Les Sables du Temps. Eh bien, non. Aujourd’hui, Godsmack
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est à cinq cents de faire du hard rock radiophonique. Et, pour info, une pièce de cinq cents, aux États-Unis, ça s’appelle un nickel.
Pour autant, Sully Erna et sa bande sont de vrais showmen et maitrisent parfaitement leur sujet : un concert de Godsmack, ça reste la certitude de passer une excellente soirée. Il faudra juste accepter que ça ne sera sans doute plus jamais un concert de metal.
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