Reportage

AqME tire sa révérence au Reflektor

Liège (Reflektor), le 27-04-2019

Jeudi 2 mai 2019

Ils étaient la veille à L’Entrepôt à Arlon, ils jouent ce soir au Reflektor à Liège. En cette fin de mois d’avril, AqME

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faisait un détour par la Belgique pour sa tournée d’adieu et saluer une dernière son fidèle public belge. L’occasion pour toute une série de fans nostalgiques de ressortir du merch délavé et s’étonner de connaitre encore par cœur les paroles de morceaux vieux de deux décennies.

C’est à Lamiral

Lamiral

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que revient le challenge d’ouvrir pour les Français. Un challenge parce que, au moment de leur entrée sur scène, le public est encore clairsemé. Même au bar, il n’y a pas foule. Quoi qu’il en soit, le groupe donne d’emblée tout ce qu’il a… jusqu’à ce que Jean-Pierre, le guitariste, casse une corde. Pas de bol, surtout pour le chanteur qui se retrouve à devoir garder l’attention d’un public encore froid pendant de longues minutes. Une fois ce petit problème réglé, le groupe enchaine les morceaux avec une fougue qui fait plaisir à voir. Le son de Lamiral

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semble dérouter l’audience qui pour une bonne partie n’a peut-être plus écouté de metal depuis son adolescence. Pour autant, certains morceaux plus récents font mouche, à l’image de « ce-morceau-dont-je-n’ai-pas-retenu-le nom-qui-aura-bientôt-droit-à-un-clip » et l’excellent « Wolves » dont je ne me lasse décidément pas. Voilà qui est de bon augure pour l’évolution du groupe qu’on aura sans aucun doute l’occasion de revoir.

Tandis que Lamiral

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remballe son matériel et que les pompes à bière du bar sont mises à contribution, la salle se remplit petit à petit. La soirée n’est pas sold-out, loin de là, mais on se réjouit de voir que le public belge est au rendez-vous pour saluer la retraite d’AqME

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. Enchaîner deux dates en Belgique était un pari osé, mais un beau geste de la part d’un groupe qui a toujours été accueilli chaleureusement dans la région liégeoise. Au bar, une rumeur court : Charlotte, la bassiste, ne serait pas de la partie ce soir ! Et c’est effectivement Julien, le frère de Vincent, le chanteur, qui occupera la gauche de la scène à la place de Charlotte. Un remplacement au pied levé pour urgence familiale. Nous voilà au moins rassurés : Julien est un habitué du répertoire d’AqME

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depuis qu’il avait remplacé Charlotte pendant son congé de maternité. Mais trêves de bavardage, place à AqME

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. Séquence nostalgie.

Devant un immense fond de scène noir qui affiche le nom du groupe en lettres blanches, le groupe monte sur scène sous les applaudissements et entame sans attendre un « Tant d’années » de circonstance. « Je veux voir des sourires, je veux voir de la bonne humeur et je veux que vous mettiez à feu à sang le Reflektor ! », s’exclame Vincent. La salle n’est peut-être pas remplie, mais le public à hâte d'en découdre et s’en donne à cœur joie sur un enchaînement qui nous fait remonter le temps avec « Avant le jour » et son refrain fédérateur, suivi par « Blasphème », « Le rouge et le noir » reconnu par le public dès les premières notes et chanté de bout en bout, et enfin le tant attendu classique des classiques « Pornographie ». La proximité, sur la setlist, de titres séparés dans les faits de plus de dix ans comme le sont « Pornographie » et « Si loin » permet de prendre la mesure de l’évolution du groupe. La structure très linéaire des plus anciens titres tient difficilement la comparaison face aux compositions plus modernes et créatives des dernières années. Le jeu d’Étienne, batteur et seul membre fondateur présent ce soir, allié à l'impressionnante palette vocale de Vincent donnent en live une nouvelle dimension aux anciens morceaux. Une ironique couche de peinture fraiche sur du bois destiné à fabriquer un cercueil. Pourtant, à en croire le saut dans le public depuis le balcon qu'ose le chanteur ou le plaisir évident que prennent tous les musiciens (même si certains sembleront très statiques aux yeux des inhabitués), AqME

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est loin d'être mort. Ou veut se finir en apothéose.

Alors que la fin du concert approche à petit pas, le groupe nous offre encore quelques-un de leurs meilleurs titres, aussi bien récents (« Rien ne nous arrêtera », « Entre les mains ») que (très) vieux (« ''Si'' n'existe pas »). Mention spéciale à l'exécution de « La réponse » qui s'offre une revisite dantesque, presque black metal alors que les lumières jouent dans les tons froids, que le chanteur s'époumone en hurlant des « Rien » à n'en plus pouvoir et que le batteur augmente la cadence jusqu'à se lancer dans un monstrueux solo. Le concert se clôturera avec deux titres en rappel, dont « Superstar » évidemment. Et à la question posée dans les paroles de « Se souvenir », « Vivre, mais pour quoi faire ? », on a la réponse : pour vivre des moments comme celui-ci. Parce que ce n'était pas juste un concert de plus, c'est la fin de toute une époque. Dire adieu à AqME

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, c'est comme tirer un trait sur son passé. Et ce soir, des choses ont changé : AqME

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